mardi 15 décembre 2009

"La Grande Muraille" de Max FRISCH


Il s’agit d’«une farce » comme le dit Frisch lui-même.

Un « Homme d’aujourd’hui » semble mener l’histoire. Sommes-nous dans un bal masqué ? Dans un asile d’aliénés ? Ou alors les pendules de l’histoire se sont sérieusement déréglées…
Toujours est-il que nous rencontrons tour à tour Napoléon, Cléopâtre, et Philippe d’Espagne… mais aussi Don Juan, Pilate et une mystérieuse Inconnue de la Seine. Mais qui les a invités ? Eux même l’ignorent.
Cette « mascarade » croise « par hasard » une autre époque et d’autres personnages : L’Empereur Hwan Ti s’apprête à marier sa fille et à enfin offrir à son peuple « le bonheur définitif » en construisant la Grande Muraille et en condamnant son dernier ennemi.
Le point commun de tous ces personnages n’est-il pas finalement d’avoir pensé trouver, à un moment de l’histoire, LA Solution pour le bonheur de l’humanité…LA vérité ! Rions de leurs certitudes et de leurs erreurs…mais appartiennent-elles vraiment au passé… Avons-nous vraiment cessé de « construire des murs » ? Nos illusions actuelles ne sont-elles pas autrement dangereuses… ?


Mise en scène, par Damien :

Max Frisch est un élève de Brecht, il en a retenu la volonté didactique mais sans jamais sacrifier la théâtralité, le sens du spectacle. Frisch définit son texte comme « une farce » alors que l’issue de la pièce est tragique. Il s’agit donc de mettre en scène une série de paradoxes.
Les personnages ne savent pas pourquoi ils sont là, ignorent qui les a invités ; n’est-ce pas le lot de chaque homme qui se demande ce qu’il fait ici bas. Même l’homme d’aujourd’hui ignore comment il se trouve là, il se sent pourtant investi d’une mission, s’agit-il de Frisch lui-même ? D’un metteur en scène qui voit affluer les personnages d’une pièce qu’il ne connaît pas ? Qui sont ces personnages historiques ? Des fantômes ? Des fous ? Des acteurs ? Pourquoi choisir, …tout doit rester possible.
« Des fantômes errent ici à l’affut d’un quelconque retour de l’histoire » Cette réplique a été à l’origine du dispositif scénique.
2H de spectacle et autant de personnages plongés dans une intrigue discontinue, autant varier les registres.

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